La Corriveau
En 1763, Marie-Josephte Corriveau, affublé du patronyme de "La Corriveau", fut emprisonnée après le décès de
son septième mari. Ses six précédents époux étant décédés de mort violente, la femme fut jugée coupable de ces
meurtres et condamnée à être pendue. Afin que tous les habitants puissent la voir, on plaça, après la pendaison, la
dépouille de la meurtrière dans une cage de fer que l'on suspendit à un arbre de la côte de Lévis. Exactement sept jours
plus tard - un pour chacun de ses époux -, le corps de la Corriveau disparut de son nichoir et jamais on le retrouva.
Lors de son procès, on avait appris de la bouche même de la coupable qu'elle avait assassiné son premier mari
en lui faisant d'abord ingurgiter un poison. Une fois sa victime affaiblie par le breuvage, la Corriveau en aurait
profité pour lui placer sur le visage un oreiller sur lequel elle s'était assise de tout son poids. Le pauvre homme
serait mort par suffocation.
Son deuxième mari, un alcoolique notoire qu'elle n'avait épousé que pour qu'il subvienne à ses besoins, ne se
serait jamais réveillé de sa sieste alors qu'il cuvait son vin. La Corriveau avait avoué s'être servie d'une grande
corde avec un noeud coulant ; noeud qu'elle avait glissé autour du cou de son époux. Ayant ensuite jeté
l'autre bout de la corde par la fenêtre, elle l'avait attachée à un cheval qu'elle avait effrayé afin de le
faire déguerpir. La secousse avait été fatale.
Son troisième mari, un homme riche qui avait une passion débordante pour les chevaux, faisait souvent boire à ses
bêtes du "vert de Paris". Cette concoction, excellente pour les animaux, mais fatale aux humains, redonnait de la
vigueur aux juments et aux étalons malade. Son mari souffrant d'un léger rhume, la Corriveau avoua le plus
simplement du monde avoir fait une tisane au gingembre et au "Vert de Paris" pour le soigner. Celui-ci ne se serait
jamais remis du "remède".
Le quatrième époux, un fondeur de cuillère ambulant qui aimait beaucoup la compagnie des jeunes femmes lors
de ses tournées dans les village environnants, reçus une funeste leçon de la part de sa nouvelle femme. Un après
midi, alors qu'il faisait la sieste, la Corriveau, en fouillant dans son sac de voyage, dénicha de l'étain. Elle fit
chauffer le métal tant et si bien qu'elle pu ensuite vider le liquide en fusion dans l'oreille du mari infidèle.
L'homme mourut dans d'horrible souffrance sous le rire sadique de sa femme.
Le cinquième mari de la Corriveau, un sacristain qui avait en tout temps prêché la bonne nouvelles, béni ses
cochons avec des rameaux et pris l'habitude d'obliger les siens à louer Dieu à toute heure du jour, fut
simplement tué d'un bon coup de chaise derrière la tête pendant qu'il priait fiévreusement dans sa chambre.
L'homme monta donc directement au paradis, sa dernière prière tout de travers dans le gossier.
le sixième, un cordonnier bossu, se vit passer sa propre alêne à travers le ventre. La Corriveau n'avait
pas apprécié qu'il l'implorât maintes fois de lui préparer une potion magique qui le libérerait de son infirmité.
Insultée à force d'être traitée de sorcière, elle avait fini par le tuer et avait maquillé son meurtre en accident
de travail.
Le septième et dernier époux , le seul qu'elle aimât véritablement, reçut (par accidents) un coups de fourche à fumier
dans le dos, ce qui lui transperça le coeur. Cette affaire déclancha une enquête qui conduisit la Corriveau devant
le tribunal. Certaines personnes rapportent la mort du dernier de ses maris était réellement un accident qu'on
pourrait qualifier d'ironie du sort, puisque la meurtrière souhaitait chérir cet homme jusqu'à la fin de ses jours.
Malgré toutes les recherches, le corps de la Corriveau, qui avait été exposé dans la cage de fer, est toujours demeuré
introuvable. Cela dit, de nombreux témoins prétendent l'avoir croisé par des nuits sans lune, errant
dans la ville sans doute à la recherche d'un nouveau mari. Elle arpente les routes du vieux Lévis et, récemment,
son spectre aurais été aperçu sur la rue Wolfe, près du théâtre de l'Anglicane. Il est conseiller aux jeunes hommes qui
croisent sa route d'accélérer le pas et de chercher refuge dans une église ou un cimetière, deux endroits où l'âme de
la Corriveau ne peut accéder.
- Spoiler:
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[color=red]J'ai choisi cette histoire, parcequ'elle m'intéresse par la proximité d'ou je vit. Je vit, à quelque coin de rue de l'Anglicane
et de l'endroits où la cage fut accroché.
Enjoy.